1787, 6 novembre - Charbon à Neuvy-Roi: rapport du desservant Maillard

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Rapport sur la maladie effectuée par le desservant Maillard de la paroisse de Neuvy le Roi

Transcription (orthographe non modernisée)

Monseigneur

Il n'y a pas encore quinze jours qu'une maladie contagieuse sur le bétail fait des ravages allarmants dans cette paroisse. déja plus de vingt vaches en ont été attaquées et sont toutes mortes dans (les) vingt quatre heures. le siege de La maladie parait être principalement dans La cuisse dans laquelle il se ramasse Beaucoup de sang gangrené. j'ai Lu a cette occasion un peit ouvrage connu sous le nom de parfait Bouvier qui fait mention d'une maladie qu'il appelle mal de cuisse: L'auteur la traite de presqu'incurable. il ordonne de fréquentes saignées, d'Etuver La partie douloureuse avec de L'Eau de vie camphrée, mêlée d'un tier d'huile d'aspic, et de frotter Ensuite avec savon d'Alicante, et finit cet article par ces mots, Encore ne suffit-on pas toujours. j'ay fait part de ce remede. on s'en est tenu à la saignée tant pour les bêtes qui paraissaient saines que pour celles qui Etaient malades peut-être par le peu de tems, ou le peu de moyen de se procurer les autres remedes en a empêché l'usage. je n'ay pas Encore oui dire qu'aucuns de ces animaux ayent survécu à l'attaque.

Je m'empresse, monseigneur, de vous donner un avis détaillé de ce fléau, afin que vous ayez la bonté d'Envoyer dans cette paroisse un médecin expert dans la maladie des bestiaux avec les remedes qu'il croira convenables sur cet...je serais bien flatté qu'il mît pied à terre au presbitère ou il sejournerait autant que sa presence serait necessaire dans ce pays. Le tems le plus convenable pour son arrivée serait le samedy afin que le dimanche matin on pût savoir à l'issue de la messe quelles sont les habitations ou il y a de ces animaux malades.

Je me crois obligé de dire à la louange de mes paroissiens qu'ils méritent d'autant plus de ... dans ce genre les effets de la Bonté du gouvernement, qu'ils font beaucoup d'Eleves dans un lieu ou l'industrie et L'attention des habitans semblent seules nourrir ces animaux puisqu'il n'y a pas dans cette paroisse La dixième partie des prés naturels nécessaires a la nourriture des Bêtes de travail.

Permettez moi aussy, monseigneur, de profiter de cette occasion pour vous supplier d'accorder quelques soulagemens à ceux qui auront éprouvé de ces pertes, et de vouloir bien jetter un coup d'oeil de votre bienveillance naturelle sur une paroisse dont les impositions sont excessives surtout d'après La cessation totale d'une fabrique d'Etamines qui faisait vivre Encore il y a deux ans La Moitié de La paroisse.

Je suis avec le plus profond respect
Monseigneur
Votre très humble et très obéissant serviteur
Maillard desservant de neuvy-roy

à neuvy-roy ce 6 9bre 1787 (ce qui signifie novembre)