Mis en ligne le 23/05/22
1. GESTION DE LA SANTÉ ANIMALE PAR L'INTENDANT DE TOURS AU 18è SIÈCLE.
Il s'agit du 3è volet de mon étude sur les pièces originales des Archives départementales de Touraine.
Deux contributions ont été déjà publiées. Elles sont consacrées respectivement à Gilles Douté, premier vétérinaire de Touraine (Bulletin de la Société Française d'Histoire de médecine et sciences vétérinaires, 2021, n°20, pp 27-50) et à un Projet d'arrêt de Bourgelat sur la lutte contre la peste bovine. (Bulletin de la Société Française d'Histoire de médecine et sciences vétérinaires, 2020, n°19, pp 27-55)
Ces deux premiers essais n'ont mobilisé qu'une partie des archives des liasses C-358 et C-359 des archives de Touraine consacrées à la santé animale dans l'intendance de Tours dans la deuxième moitié du 18è siècle. Vue la richesse potentielle de ces archives, une étude d'ensemble me semble nécessaire. De nombreuses pièces intéressantes restent en effet à étudier pour dresser un tableau global de la question. Il s'agit donc d'une étude organique sur la gestion d'un domaine spécifique relevant de l'intendant, l'exemple de Tours pouvant probablement s'appliquer à d'autres intendances.
Cet essai s'ajoutera aux deux études déjà réalisées pour former un corpus sur la santé animale au 18è dans les archives départementales de Tours.
2. SAVOIRS VÉTÉRINAIRES A LA FIN DU 18é SIÈCLE.
Exploration des savoirs vétérinaires maîtrisés par les nouveaux vétérinaires tels qu'ils s'expriment dans leurs rapports d'intervention sur le terrain. Il s'agit d'une étude de fond sur manuscrits faisant largement appel à l'analyse textuelle. Je parle d'exploration car les objectifs précis et les limites assignables à une telle étude (notamment en terme de corpus de textes à étudier) ne sont pas encore claires. Je partirai en tout cas de deux types de corpus:
- d'une part les (nombreux) rapports d'intervention manuscrits des premiers vétérinaires de la Généralité de Tours, rapports manuscrits sensés refléter un savoir fraîchement acquis et, par conséquent, peut-être pas encore maîtrisé ni fixé. Extension possible aux rapports vétérinaires de la Société Royale de Médecine.
- d'autre part d'un ou deux traités de référence imprimés en santé animale de l'époque qui permettrait d'appréhender ce qu'on pourrait appeler le savoir consacré. Je pense notamment aux 6 volumes du Chabert, Flandrin, Huzard: Instructions et observations sur les maladies des animaux domestiques, édités de 1790 à 1794.
Il y a peu de travaux s'appliquant spécifiquement aux savoirs vétérinaires mais deux références actuelles s'imposent à moi pour les savoirs médicaux de l'époque:
G. Barroux : Philosophie, maladie et médecine au XVIIIè siècle. Paris, Honoré Champion, 2008, 456 p.
J.P Peter ; Une enquête de la Société Royale de Médecine (1774-1794) : Malades et maladies à la fin du XVIIIe siècle. Annales Economies, sociétés, civilisations. 22ᵉ année, N. 4, 1967. pp. 711-751.
Cette dernière publication illustre une tentative audacieuse de chercheurs de l'EHESS à la fin des années 1960 pour étudier les savoirs médicaux à la fin du 18è à partir d'une analyse textuelle des publications de la Société Royale de Médecine. C'était audacieux car les moyens statistiques d'analyse textuelle étaient très pauvres par rapport à l'heure actuelle.
La référence pour les concepts reste Naissance de la clinique de Michel Foucault (1963) dont l'objet est d'accéder à la pensée médicale au tournant des 18 et 19e siècles à partir de l'archive envisagée dans sa littéralité, comme une "énergie fossile".
La réussite du projet est conditionnée à la maîtrise préalable des outils d'analyse textuelle et à l'acquisition d'une culture personnelle sur les théories médicales au 18