1763, 12 Juillet - Délibération Bureau d'Agriculture du Mans


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Transcription (orthographe moderne)

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Registre des délibérations du Bureau du Mans. 88ème délibération et 22ème de 1763

Dans sa séance du douze juillet mil sept cent soixante trois

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Ecole vétérinaire de Lyon

Après la lecture de la dernière lettre de M. le Marquis de Turbilly en date du 4 de ce mois et de la copie que lui a fait M. Bourgelat, Directeur de l’Ecole Royale Vétérinaire de Lyon, par laquelle il marque que la dépense de chaque élève est fixée à 14 # par mois, et les conditions auxquelle les élèves doivent se soumettre.

M. Bourgelat rend compte ensuite des différents cours d’instruction de son école pendant l’espace de trois années qu’il a cru nécessaire pour acquérir toutes les connaissances de cet art.

La compagnie a chargé M. Duverger de remercier M. de Turbilly des soins qu’il veut bien se donner pour cette affaire aussi utile qu’intéressante pour la province. Elle a arrêté que la lettre de M. Bourgelat sera inscrite en suite de la présente délibération et que chacun de MM. les Membres associés seraient invités à chercher des sujets dans la province en état de remplir les espérances dont elle se flatte.

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Suit autant de la lettre de Monsieur Bourgelat Directeur de l’Ecole Royale vétérinaire de Lyon du 26 juin 1763.

Cette lettre était destinée au Marquis de Turbilly, membre fondateur de la Société Royale d’Agriculture de Tours.

Les conditions dans lesquelles on est admis, Monsieur, dans l’Ecole Royale vétérinaire ne sont pas fort onéreuses, les instructions y sont gratuites, l’entrepreneur est chargé de nourri et de loger les élèves dans un seul et même hôtel au prix de 14# par mois pour chacun, ce qui est à raison d’environ neuf sols (sous ?) par jour, sur quoi à la vérité il ne fournit pas de vin.

Plusieurs villes et plusieurs provinces se sont chargé de subvenir à l’entretien des sujets qu’elles ont envoyés. La plupart d’entre elles joignent aux 14 # par mois une somme de 11# à cet effet, d’où il résulte qu’ils payent 25# par mois à leurs élèves. Voici, M., la manière dont elles satisfont à cet espèce d’engagement de leur part pour avoir des sujets qui contractent avec elles : 1° ces mêmes sujets s’obligent par écrit de s’établir au sortir de l’école dans leur province ou ville qui font les frais de leur instruction, et (au cas) où ils ne s’y établiraient pas, ils se soumettent sous la garantie de leur père, mère, tuteur ou curateur à rembourser ces mêmes frais ; 2° ces mêmes villes ou provinces m’adressent une certaine somme pour subvenir à cette dépense, pour la raison que les sujets envoyés pourraient faire un mauvais usage de l’argent qui leur serait confié. Je remets cet argent à un de mes amis qui a bien voulu se charger du détail dont il s’agit, et lorsque la somme est épuisée, j’envoie à M. l’intendant le compte des frais avec les pièces justificatives de ce même compte.

Quant au temps à employer pour acquérir les connaissances nécessaires, je l’avais d’abord fixé à deux ans. Mais, soit que j’aie cru qu’il était important de sélectionner les sujets, soit que ces mêmes sujets m’aient paru avoir besoin d’une prolongation pour se livrer à l’étude d’une infinité d’objets auxquels ils doivent donner toute leur application, j’ai désiré qu’on me les laissât trois années.

La première est employée à la connaissance des animaux considérés extérieurement, à l’étude de l’ostéologie et de la myologie.

La seconde à celle de la ferrure, de la connaissance des plantes, aux bandages, à la répétition de ce qui a été appris dans la première et à un travail sur les viscères et sur le reste de l’anatomie.

Dans la troisième enfin est un cours de physiologie, un cours de maladies externes et internes, un cours d’opération et un cours de médicaments ; tout au surplus est comparé, et l’on aura l’avantage d’avoir non seulement des médecins d’animaux mais des hommes qui pourront suppléer dans les campagnes au défaut des médecins et chirurgiens. Au reste, M., le plan que j’exécute est présenté aux élèves d’une manière si simple que je parle plus à leur yeux (qu’) à leur esprit ; et plusieurs provinces ont déjà ressenti l’utilité d’une école que mon ..attachement pour M. le Contrôleur Général m’a engagé à former. Les règlements qui en établissent la discipline sont entre les mains de M. Parent (?), et (il) vous instruira mieux que qui que ce soit de mon succès et de mes vues.

Signé Bourgelat