1763, Août - Transcription par la Société d'Agriculture de Tours de délibérations des trois bureaux d'Agriculture de la Généralité


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Transcription de copie d’extraits des délibérations des trois Bureaux d’Agriculture de la Généralité de juin à août 1763, tels qu’ils ont été recopiés par Verrier, secrétaire de la Société d’Agriculture de Tours.
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Extrait des registres des délibérations du Bureau du Mans du 28 juin 1763

Par la délibération de MM. du Bureau de Tours, ils adoptent la proposition que M. Cotelle a fait à MM. d’Angers sur les moyens de faire profiter nos Provinces des avantages que présente l’établissement et les progrès de l’école royale vétérinaire de Lyon dont il a déjà été question dans ce Bureau par les précédentes délibérations lesquelles ont précisément applaudi à la proposition comme très avantageuse à l’agriculture.

Extrait du Mans du 5 juillet 1763

M. Cotelle marque par sa dernière lettre les dispositions de M. l’Intendant en faveur de la proposition d’envoyer deux élèves à l’école vétérinaire de Lyon et qu’il n’attend que l’accession (?) des trois bureaux pour faire les démarches nécessaires auprès des ministres, et qu’en conséquence MM. d’Angers lui ont adressé leur délibération.

M. Duverger à cette occasion a donné lectures de la lettre de M. le marquis de Turbilly en date du 24 juin, par laquelles il fait part à la Société des conférences qu’il a eu sur ce même objet avec M. l’intendant à Paris, dans lesquelles il lui a témoigné toute la bonne volonté à cet égard, et l’engagement d’écrire aux Bureaux de la Société qu’il serait à propos qu’ils jettent les yeux sur les deux sujets de leur province, propres à être envoyés à l’école vétérinaire de Lyon.

Sur la lecture desquelles lettres la Compagnie en adhérant à ses précédentes délibérations sur cet objet intéressant, et notamment à celle du 28 juin a été unanimement d’avis que M. le Secrétaire écrirait à M. l’intendant en son nom pour le remercier des heureuses dispositions dans lesquelles il veut bien se manifester en faveur du bien de l’agriculture de sa généralité et spécialement de cette province pour obtenir l’instruction de deux jeunes élèves dans l’école de Lyon, et l’assurer que la compagnie n’épargnera pas ses soins pour se procurer deux sujets conformes à ses désirs, et que l’extrait des délibérations du 28 juin lui sera adressé ainsi que du présent article de celle-ci. M. Duverger s’est chargé d’en instruire MM. Du Bureau de Tours et d’Angers.

Pour copies conformes aux originaux à Tours ce 30 juillet 1763

Signé : Verrier, Secrétaire perpétuel du Bureau de Tours, centre de la correspondance de la Société Royale d’Agriculture de la Généralité de Tours

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Extrait du Registre des délibérations de la Société Royale d’Agriculture de la Généralité de Tours au Bureau de Tours du 16 juillet 1763.

M. Verrier, Secrétaire, a fait à la compagnie la lecture de toutes les pièces qui regardent l’école vétérinaire de Lyon établie sous la direction de Mr. Bourgelat, du mémoire de M. l’Abbé Cotelle memebre du Bureau d’Angers dans lequel il fait voir combien il serait important pour la Société d’Agriculture de profiter du séjour actuel de M. l’Intendant à Paris pour obtenir par son entremise du Ministre la permission d’envoyer à cette école deux élèves pour chacune des trois Provinces de la Société.

La compagnie après avoir bien examiné et discuté toutes les raisons qui ont déterminé les Bureaux d’Angers et du Mans à solliciter pour l’entremise de M. l’intendant de cette Généralité auprès de M. le Contrôleur Général la faveur de pouvoir envoyer deux élèves pour chaque Province de la Généralité à cette école, la Compagnie, dis-je, en délibérant sur un objet aussi intéressant pour les progrès de l’Agriculture de cette Province a senti de quelle importance il était pour elle de participer à une faveur qui en pourvoyant à la multiplication des bestiaux, à leur bonne constitution, et à leur fécondité assurait au cultivateur des moyens nouveaux d’augmenter les produits et par conséquent les forces et les richesses de l’état, sans que l’objet d’une dépense aussi modique puisse lui être à charge. C’est en conséquence qu’elle a délibéré que le secrétaire écrirait en son nom une lettre à M. l’intendant pour l’engager à vouloir bien employer ses bons offices auprès de M. le Contrôleur Général pour obtenir de sa Majesté la permission d’envoyer deux sujets à l’école vétérinaire de Lyon pour s’instruire de la médecine des animaux, et pour exercer dans cette Province, seulement et exclusivement à toute autre, cet art, sous les conditions de ne pouvoir l’exercer ailleurs, pourquoi les pères et mères, ou les curateurs des élèves, que l’on choisera s’obligeront de rapporter les sommes qui auront été dépensées pour leur éducation.

En conséquence de la délibération ci-dessus, la compagnie a remis à la prochaine séance à choisir les deux sujets qu’il conviendra d’envoyer dont elle enverra les noms, surnoms, l’âge et la profession à M. l’intendant à Paris où il réside actuellement, au désir de la lettre de M ; le Marquis de Turbilly, et de celle de M. l’Abbé Cotelle, afin de profiter de son séjour pour accélérer l’effet de cette grâce.

Du 21 Juillet 1763

M. le Secrétaire a informé la Compagnie qu’en conséquence de la dernière délibération il avait écrit à M. Lescalopier, Intendant cette province, et résidant actuellement à Paris pour lui annoncer que le choix des deux sujets que le Bureau de Tours distingue pour être instruits à l’école vétérinaire de Lyon

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Extrait des registres des délibérations de la Société Royale d’Agriculture au Bureau d’Angers. Du 29 …1763

M. l’Abbé Cotelle, Doyen du Chapitre Royal de St Martin,, faisant les fonctions de Secrétaire perpétuel en l’absence de M. Dubois, a donné lecture à la compagnie d’un mémoire qu’il a fait à l’occasion de la maladie qui règne dans cette province sur les bestiaux, et d’un projet qu’il a conçu pour y remédier promptement et efficacement par la suite du temps. Ce mémoire et le projet ont paru mériter l’attention de la compagnie. Elle a adopté les vues de l’auteur, qu’elle a trouvé très intéressantes pour le bien général de l’agriculture de l’Anjou, dont les principales richesses résident dans cette branche de l’économie animale. Elle a ordonné qu’il en sera fait régistre et que ce mémoire serait envoyé aux Bureaux de Tours et du Mans pour engager les deux compagnies à se joindre à celle-ci aux fins de solliciter M. l’intendant à entrer dans les vues de la Société pour le bien économique de la Généralité, et que M. le Marquis de Turbilly, membre de ce Bureau, qui se trouve actuellement à Paris, serait instamment prié de favoriser ce projet et d’en solliciter l’exécution.

Extrait d’Angers du 26 juin 1763

MM. ont été également flattés de ce que MM. de Tours avaient …d’une considération particulière les mémoires de ce Bureau sur le défaut d’enregistrement de l’arrêt du conseil du 16 août 1761 concerannt les défrichements ainsi que le projet d’envoyer des élèves à l’école vétérinaire de Lyon pour s’instruire sous M. Bourgelat qui en a la direction, des moyens les plus propres et les plus efficaces pour la guérison des bestiaux, Cette ressource si précieuse aux cultivateurs est presque l’unique dans plusieurs cantons considérables de la Province d’Anjou. A cette occasion, M. le Secrétaire a donné lecture de deux lettres qu’il a reçues de M. le Marquis de Turbilly, membre de ce bureau, par lesquelles il annonce qu’il a conféré de cet objet avec M. Lescalopier notre intendant qu’il a trouvé dans la disposition de favoriser ce projet, mais qu’il était nécessaire, pour le mettre en état de faire auprès du Ministre les démarches nécessaires pour en assurer l’exécution, que la chose fût demandée par la Société c’est à dire par les trois Bureaux ; que dans cette occasion il était à propos que chacun des Bureaux envoyent sans différer à M. Lescalopier un extrait de la délibération par laquelle il formerait semblable demande. Il ajoute qu’il serait expédient que chaque Bureau jette à présent les yeux sur deux sujets de la même Province propres à remplir l’objet qu’on se propose. MM. de Tours et du Mans l’ont instamment prié de concourir à l’exécution de ce projet, et de vouloir bien envoyer à M. l’intendant l’extrait des délibérations qu’ils ont prises à ce sujet pour accélérer la réussite.

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….en faveur des agriculteurs de cette Province, se devait faire à la séance de ce jour, et que ce choix une fois fixé, il aurait soin de l’en instruire sur le champ et de lui donner les noms, surnoms, ceux de leurs pères et mères ou de leurs curateurs avec leurs professions. Il a jouté qu’il croyait à propos de faire entrer au Bureau ceux qui se présentaient pour remplir cette place, afin de les instruire, et leurs parents, des conditions auxquelles ils formaient leur engagement vis-à-vis de la Province, et de savoir d’eux s’ils voulaient s’y soumettre.

La matière mise en délibération, il a été unanimement décidé qu’on ferait entrer les sujets qui se présentaient avec leurs parents ou curateurs et qu’on leur ferait la lecture des engagements que les uns et les autres contractaient vis à vis de la Province afin de s’y soumettre par un engagement respectif entre eux et et ceux qui en seraient chargés.

Eux entrés M. le Secrétaire leur a fait la lecture à haute et intelligible voix 1° de l’imprimé portant pour titre Art vétérinaire ou Médecine des Animaux, contenant les conditions auxquelles on pourra être admis dans l’école ; 2° la copie d’une lettre écrité à M. le Marquis de Turbilly par M. Bourgelat, Directeur de l’école vétérinaire de Lyon en date du 26 juillet 1763 contenant les conditions respectives des contractants et les différents objets sur lesquels les élèves sont exercés dans le cours des trois années qu’ils doivent donner à cette étude[1] ; et qu’ils ont promis d’observer exactement dans le cas où le choix décidera en leur faveur.

Eux retirés, le choix de la compagnie s’est unanimement décidé en faveurr de Morice Patas, âgé de 15 à 16 ans, fils de M. Nicolas Patas négociant de cette ville et de Jeanne Salmon, son épouse, que M. Salmon Belgarde, Patas Belgarde et Patas, chanoine de St Gatien ont promis de cautionner attendu l’absence du père du jeune homme, aux charges respectives mentionnées dans les deux écrits du dossier.

Et sur François Destraves, fils du défunt Jean Destraves en son vivant maréchal à St Pierre des Corps de cette ville, et de Gabrielle Berthelot sa mère, à présent femme de Jean de la Barbe maréchal à St Pierre des Corps, son curateur en qualité de mari de Gabrielle Berthelot sa mère, qui ont aussi promis de cautionner.

Le Bureau a délibéré qu’il serait envoyé un extrait de la présente délibération à M. Lescalopier intendant de cette généralité actuellement à Paris, et que M. le Secrétaire se chargera de l’engager au nom du Bureau de Tours, de vouloir bien employer son crédit et ses bons offices pour obtenir de M. le Contrôleur Général l’effet d’une demande aussi capable d’encourager l’agriculture qu’elle paraot nécessaire et utile à la bonne agriculture, et dont l’obtention ne peut qu’honorer la bienfaisance de son minstère.

M. le Secrétaire en outre à l’extrait de cette délibération joindra celles du Bureau d’Angers et du Mans pour le même objet. Cmme les vœux unanimes de toute la Société en général présente…un même point de vue, il assurera en même temps M. l’intendant de la reconnaissance respectueuse des trois bureaux pour un bienfait aussi signalé et qui doit un jour augmenter les richesses de notre agriculture.
[1] Cette lettre importante de Bourgelat au Marquis de Turbilly (Fondateur de la Société d’Agriculture de Touraine), datant du 26 juillet 1763 et à laquelle il est fréquemment fait référence dans les documents ultérieurs, ne figure pas dans les liasses C358 et C359 des ADIL mais une copie de cette lettre se trouve dans la délibération du Bureau du Mans du 12 juillet.