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Transcription (orthographe moderne)
Registre des délibérations du Bureau d’Agriculture du Mans. 85ème séance et la 19ème de 1763.
[Page 339]
Le mardi 21 juin mil sept cent soixante trois.
Extrait:
[Page 341]
En marge : Ecole Royale Vétérinaire de Lyon
La même délibération de MM. d’Angers applaudit à la proposition que M. Cotelle lui a fait par un mémoire qu’il lui a présenté pour engager la Société et solliciter M. l’intendant à entrer dans les vues de l’auteur en faveur de l’économie et de la conservation des bestiaux à l’occasion de la maladie qui affecte aujourd’hui cette partie de l’agriculture dans les trois provinces de la Généralité.
Sur quoi la compagnie a prié M. le Secrétaire de demander à MM d’Angers communication du mémoire de M. Cotelle afin de le prendre en considération, cet objet paraissant également intéressant à la province du Maine. La compagnie pense qu’après avoir pris communication du mémoire de M. Cotelle, il convient de seconder les vœux de MM. d’Angers vis-à-vis de M. l’intendant sur cet objet dont il ne peut résulter qu’un avantage pour la province et la Généralité.
…..
[Page 342]
En marge: Maladie épidémique des bestiaux
Qu’il n’est point encore question de la maladie des bestiaux dans les deux premiers cantons ci-dessus [Sonnois ( ?) et Bonnetable], mais qu’elle s’est fait sentir dans les deux dernières [Lucé et Le Château-du-Loir], sans avoir causé beaucoup de dommage, si ce n’est par l’interruption du commerce du bestial (sic). Aucune bête attaquée de cette maladie n’en est morte, quoiqu’elle eût même affecté la langue de quelques unes assez considérablement, s’étant trouvée un peu rongée et corrodée, comme un espèce de chancre. Qu’on les a guéries avec le camphre, le vinaigre, le poreau de sel ( ?) et de même que celles qui n’avaient que de simples boutons ou pustules. Mais que quelques nourrissiers s’étant servis peu adroitement de la cuiller d’argent en la comprimant trop sur la langue y ont fait des espèces de contusion et causé de l’inflammation. La langue s’est enflée, et par ce moyen les ont rendues plus malades qu’elles ne l’étaient. Ce qu’ils auraient évité en se servant de la petite scie d’argent indiquée par le parlement de Metz, pour frotter légèrement les boutons jusqu’à ce que la sang paraisse.
M. Duverger ajoute que plusieurs nourrissiers l’ont assuré que toutes les bêtes d’une même étable ne se sont point trouvées en général attaquées du même mal, quoiqu’elles n’aient point été séparées, ni à l’étable, ni à la pature, ni à l’abreuvoir. Que depuis 15 jours ou plus que le mal a commencé de se manifester, la majeure partie reste saines, sans les avoir médicamentées, [page 343] qu’aucun bœuf n’a été attaqué mais seulement des vaches, ce qui ferait croire que ce mal n’est point aussi contagieux qu’on l’aurait pensé. En effet il ne paraît attaquer que la partie de la langue sans se communiquer dans le sang ni affecter les parties intérieures de l’animal, qui boit et mange sans parâitre dépérir.
Que l’on prétend que la même maladie règne parmi les lapins et les lièvres. Un garde-chasse a assuré avoir trouvé un lièvre mort avec la langue entièrement coupée. Ces animaux broutant les herbes, on se persuaderait volontiers que quelque insecte ou quelque venin qui s’attacherait plus à cette espèce d’herbe qu’à d’autres, pourrait occasionner le mal aux bêtes à qui le hasard l’aurait pu présenter.
La compagnie a applaudi d’une commune voix au mémoire de M. Duverger qui s’est trouvé conforme aux réflections et observations de l’ensemble sur la cause de la maladie des bestiaux qu’elle croit provenir de la quantité de chenilles dont la campagne est infectée et qu’il serait intéressant à l’avenir de détruire dans leur principe, soit par le feu, le souffre ou autrement.
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Transcription (orthographe moderne)
Registre des délibérations du Bureau d’Agriculture du Mans. 85ème séance et la 19ème de 1763.
[Page 339]
Le mardi 21 juin mil sept cent soixante trois.
Extrait:
[Page 341]
En marge : Ecole Royale Vétérinaire de Lyon
La même délibération de MM. d’Angers applaudit à la proposition que M. Cotelle lui a fait par un mémoire qu’il lui a présenté pour engager la Société et solliciter M. l’intendant à entrer dans les vues de l’auteur en faveur de l’économie et de la conservation des bestiaux à l’occasion de la maladie qui affecte aujourd’hui cette partie de l’agriculture dans les trois provinces de la Généralité.
Sur quoi la compagnie a prié M. le Secrétaire de demander à MM d’Angers communication du mémoire de M. Cotelle afin de le prendre en considération, cet objet paraissant également intéressant à la province du Maine. La compagnie pense qu’après avoir pris communication du mémoire de M. Cotelle, il convient de seconder les vœux de MM. d’Angers vis-à-vis de M. l’intendant sur cet objet dont il ne peut résulter qu’un avantage pour la province et la Généralité.
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[Page 342]
En marge: Maladie épidémique des bestiaux
Qu’il n’est point encore question de la maladie des bestiaux dans les deux premiers cantons ci-dessus [Sonnois ( ?) et Bonnetable], mais qu’elle s’est fait sentir dans les deux dernières [Lucé et Le Château-du-Loir], sans avoir causé beaucoup de dommage, si ce n’est par l’interruption du commerce du bestial (sic). Aucune bête attaquée de cette maladie n’en est morte, quoiqu’elle eût même affecté la langue de quelques unes assez considérablement, s’étant trouvée un peu rongée et corrodée, comme un espèce de chancre. Qu’on les a guéries avec le camphre, le vinaigre, le poreau de sel ( ?) et de même que celles qui n’avaient que de simples boutons ou pustules. Mais que quelques nourrissiers s’étant servis peu adroitement de la cuiller d’argent en la comprimant trop sur la langue y ont fait des espèces de contusion et causé de l’inflammation. La langue s’est enflée, et par ce moyen les ont rendues plus malades qu’elles ne l’étaient. Ce qu’ils auraient évité en se servant de la petite scie d’argent indiquée par le parlement de Metz, pour frotter légèrement les boutons jusqu’à ce que la sang paraisse.
M. Duverger ajoute que plusieurs nourrissiers l’ont assuré que toutes les bêtes d’une même étable ne se sont point trouvées en général attaquées du même mal, quoiqu’elles n’aient point été séparées, ni à l’étable, ni à la pature, ni à l’abreuvoir. Que depuis 15 jours ou plus que le mal a commencé de se manifester, la majeure partie reste saines, sans les avoir médicamentées, [page 343] qu’aucun bœuf n’a été attaqué mais seulement des vaches, ce qui ferait croire que ce mal n’est point aussi contagieux qu’on l’aurait pensé. En effet il ne paraît attaquer que la partie de la langue sans se communiquer dans le sang ni affecter les parties intérieures de l’animal, qui boit et mange sans parâitre dépérir.
Que l’on prétend que la même maladie règne parmi les lapins et les lièvres. Un garde-chasse a assuré avoir trouvé un lièvre mort avec la langue entièrement coupée. Ces animaux broutant les herbes, on se persuaderait volontiers que quelque insecte ou quelque venin qui s’attacherait plus à cette espèce d’herbe qu’à d’autres, pourrait occasionner le mal aux bêtes à qui le hasard l’aurait pu présenter.
La compagnie a applaudi d’une commune voix au mémoire de M. Duverger qui s’est trouvé conforme aux réflections et observations de l’ensemble sur la cause de la maladie des bestiaux qu’elle croit provenir de la quantité de chenilles dont la campagne est infectée et qu’il serait intéressant à l’avenir de détruire dans leur principe, soit par le feu, le souffre ou autrement.
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