Photos du document original (4 pages)
Transcription (en orthographe moderne)
Registre des délibérations du Bureau d’Agriculture du Mans. 83ème séance et la 17ème de 1763.
[page 331]
Le mardi trente et un mai mil sept cent soixante trois.
Extrait:
En marge: Maladie épidémique des bestiaux
M. Duverger a fait part au Bureau de l’arrêt du Parlement de Metz en date du 3 Mai dernier concernant la maladie épidémique des bêtes à cornes qui infecte le Luxembourg et autres contrées qui avoisinent le pays Messin, afin de prendre les précautions possibles pour la prévenir des suites fâcheuses. A la suite de cet arrêt imprimé sont des observations sur ce mal, des remèdes pour le prévenir et le guérir.
La compagnie étant informée que cette maladie s’est manifestée dans le Poitou et dans l’Anjou, elle a cru devoir de déterminer à faire imprimer ces mêmes observations et les remèdes pour les rendre publics, pourquoi elle a chargé son secrétaire d’en presser l’impression afin d’en envoyer des exemplaires à MM. les associés et correspondants dispersés dans toute la province. Il a été arrêté qu’ils seront inscrits ensuite de la présente délibération.
[page 336]
suit l'annexe annoncée plus haut sur la maladie épidémique:
La Société Royale d’Agriculture étant informée que la maladie contagieuse qui règne sur les bêtes à cornes et qui a fait des ravages si considérables dans différentes contrées du nord, commence à se manifester en France et même dans les provinces limitrophes de celle du Maine. Elle s’empresse à faire part au public des observations et des remèdes qui lui ont été adressés du pays Messin pour prévenir le mal et pour les guérir.
Observation
La maladie se manifeste par un bouton au-dessus et au-dessous de la langue près de sa racine, plus ordinairement sur la fourchure de la langue au-dessus. Il y paraît d’abord une rougeur. Il s’y forme ensuite une grosse vessie comme une demie muscade sur la croisée de la langue. L’humeur produit des poils (?) jaunâtres et fait tomber dans la langue.
Remède
Le remède éprouvé avec succès consiste à rouler (?) et enlever ce bouton jusqu’au sang, en observant qu’il n’en reste aucune parcelle, avec une pièce d’argent dont il faut ciseler les bords en forme de scie ou de lime que l’on attache au bout d’une baguette de fer. On prend ensuite un pot de vinaigre, le plus fort, une poignée d’ail, une poignée de sel, une cuillérée de poivre, de la suie de cheminée, du vitriol et de la grosseur d’une muscade et autant d’alun ; on pile et on mêle le tout avec le vin aigre ; on lave la plaie où était le bouton ou la vessie et toute la langue de l’animal ; ce qui se renouvelle tous les jours jusqu’à la guérison.
Autre remède éprouvé avec succès
Après l’extirpation du bouton et de la vessie de la manière qui est dit ci-dessus et immédiatement après, on met sur la plaie du vitriol et du camphre pour manger tout ce qui reste ; ensuite on fait une pâte composée de miel et de farine de froment et l’on met sur la plaie jusqu’à l’entière guérison.
Remède préservatif contre la maladie
De la rue, de l’absinthe, des ails, de la suie de cheminée, une poignée de chaque espèce, deux grosses pincées de poivre et autant de sel, on met le tout dans un pot de terre avec du verjus de pommes sauvages, ou du vinaigre le plus fort pour proportion de ce qu’il en faut avec tous ces ingrédients ; on fait bouillir le tout pendant cinq ou dix minutes et on l’emploie lorsqu’il est froid. La manière de s’en servir est de faire une palette de bois de la largeur de la langue de l’animal, que l’on couvre de feutre ; on la trempe dans le remède et on en frotte la langue dessus et dessous deux fois par jour.
Transcription (en orthographe moderne)
Registre des délibérations du Bureau d’Agriculture du Mans. 83ème séance et la 17ème de 1763.
[page 331]
Le mardi trente et un mai mil sept cent soixante trois.
Extrait:
En marge: Maladie épidémique des bestiaux
M. Duverger a fait part au Bureau de l’arrêt du Parlement de Metz en date du 3 Mai dernier concernant la maladie épidémique des bêtes à cornes qui infecte le Luxembourg et autres contrées qui avoisinent le pays Messin, afin de prendre les précautions possibles pour la prévenir des suites fâcheuses. A la suite de cet arrêt imprimé sont des observations sur ce mal, des remèdes pour le prévenir et le guérir.
La compagnie étant informée que cette maladie s’est manifestée dans le Poitou et dans l’Anjou, elle a cru devoir de déterminer à faire imprimer ces mêmes observations et les remèdes pour les rendre publics, pourquoi elle a chargé son secrétaire d’en presser l’impression afin d’en envoyer des exemplaires à MM. les associés et correspondants dispersés dans toute la province. Il a été arrêté qu’ils seront inscrits ensuite de la présente délibération.
[page 336]
suit l'annexe annoncée plus haut sur la maladie épidémique:
La Société Royale d’Agriculture étant informée que la maladie contagieuse qui règne sur les bêtes à cornes et qui a fait des ravages si considérables dans différentes contrées du nord, commence à se manifester en France et même dans les provinces limitrophes de celle du Maine. Elle s’empresse à faire part au public des observations et des remèdes qui lui ont été adressés du pays Messin pour prévenir le mal et pour les guérir.
Observation
La maladie se manifeste par un bouton au-dessus et au-dessous de la langue près de sa racine, plus ordinairement sur la fourchure de la langue au-dessus. Il y paraît d’abord une rougeur. Il s’y forme ensuite une grosse vessie comme une demie muscade sur la croisée de la langue. L’humeur produit des poils (?) jaunâtres et fait tomber dans la langue.
Remède
Le remède éprouvé avec succès consiste à rouler (?) et enlever ce bouton jusqu’au sang, en observant qu’il n’en reste aucune parcelle, avec une pièce d’argent dont il faut ciseler les bords en forme de scie ou de lime que l’on attache au bout d’une baguette de fer. On prend ensuite un pot de vinaigre, le plus fort, une poignée d’ail, une poignée de sel, une cuillérée de poivre, de la suie de cheminée, du vitriol et de la grosseur d’une muscade et autant d’alun ; on pile et on mêle le tout avec le vin aigre ; on lave la plaie où était le bouton ou la vessie et toute la langue de l’animal ; ce qui se renouvelle tous les jours jusqu’à la guérison.
Autre remède éprouvé avec succès
Après l’extirpation du bouton et de la vessie de la manière qui est dit ci-dessus et immédiatement après, on met sur la plaie du vitriol et du camphre pour manger tout ce qui reste ; ensuite on fait une pâte composée de miel et de farine de froment et l’on met sur la plaie jusqu’à l’entière guérison.
Remède préservatif contre la maladie
De la rue, de l’absinthe, des ails, de la suie de cheminée, une poignée de chaque espèce, deux grosses pincées de poivre et autant de sel, on met le tout dans un pot de terre avec du verjus de pommes sauvages, ou du vinaigre le plus fort pour proportion de ce qu’il en faut avec tous ces ingrédients ; on fait bouillir le tout pendant cinq ou dix minutes et on l’emploie lorsqu’il est froid. La manière de s’en servir est de faire une palette de bois de la largeur de la langue de l’animal, que l’on couvre de feutre ; on la trempe dans le remède et on en frotte la langue dessus et dessous deux fois par jour.