1768, 3 décembre - Note interne de Genty, Secrétaire Général de l'Intendance

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Note interne de Genty, Secrétaire général de l'intendance, datant du 3 décembre 1768. (Récapitulatif des actions de soutien à la formation des vétérinaires depuis les premiers recrutements de 1765 et position par rapport à la récente demande de deux élèves supplémentaires par le Bureau d'Agriculture du Mans).

Transcription (orthographe moderne)

On doit l'établissement des écoles vétérinaires à M. de Bourgelat ci-devant Directeur de l'académie à monter à cheval de Lyon.
La première a été établie à Lyon en 1762 et la seconde en 1765 à Alfort près Paris.


L'école de Lyon a été fréquentée dans les premiers moments par des étrangers et MM les Intendants de quelques Généralités ont voulu en faire profiter leurs provinces.


En 1765 M. Lescalopier demanda et obtint permission de M. le Contrôleur Général de prendre sur les fonds libres de la capitation un fonds suffisaat pour entretenir six élèves dans l'école de Lyon, savoir deux pour la Touraine, deux pour l'Anjou, et deux pour le Maine.


Il chargea en conséquence les trois Bureaux d'Agricultutre de lui proposer chacun deux sujets qu'il agréa et qui se rendirent à Lyon au commencement de Juillet 1765.


On régla à 300 Livres par an pour chacun leur nourriture et entretien, ainsi la totalité de [2] cette dépense était de 1800 L mais les livres et les ustensiles fournis et les gratifications données de temps à autre à ceux qui se sont distingués portent la dépense à environ 2000 L.


Voici les noms des élèves:


Bureau de Tours
Noms des élèves Lieux de naissance
René Cuisnier Saint Christophe
Gilles Doutet Idem
Bureau du Mans
François Augis Le Mans
François Le Boucher ?
Bureau d'Angers
Pierre François Hardy Angers
Mathieu Moreau Doué


Le cours d'études des élèves devait être de trois années seulement
On observe que Mathieu Moreau ayant montré des dispositions absolument négatives pour l'étude qu'il vait entrepris on lui a donné son congé et il a été remplacé par le Sr. Péan originaire d'Amboise qui était déjà à l'école de Lyon et qui a passé depuis à celle d'Alfort.


Ceux qui se sont le plus distingués dans leurs cours [3] d'études sont les nommés Augis et Le Boucher élèves du Bureau du mans.
Au mois d'août ils écrivirent à M. l'Intendant pour obtenir leur rappel ayant fini leurs cours d'études. M. l'Intendant le leur accorda et écrivit en même temps à M. Véron-Duverger pour le prévenir afin que le Bureau du mans nommât deux autres élèves pour les remplacer (souligné à partir de "afin que").


Mais au mois d'octobre M. l'Intendant apprit de M. Bourgelat que les nommés Augis et Le Boucher au lieu de se rendre au Mans étaient revenus à Alfort; qu'il les avaient examinés et que ne les trouvant pas suffisamment instruits dans la pratique de l'art vétérinaire, il les avait retenus à Alfort pour (?) le bon plaisir de M. l'Intendant qu'il priait de les lui laisser jusqu'à ce qu'il les juge en état d'être utiles à leur province.


M. l'Intendant s'y prêta volontiers, mais il jugea en même temps nécessaire d'en donner avis à M. Véron-Duverger à qui il envoya copie de cette lettre de M. Bourgelat et lui marqua en même temps de ne pas envoyer les nouveaux élèves qu'il avait demandés (souligné à partir de "de ne pas").


Or (?) à cette lettre que M. Véron Duverger [4] répond par celle ci-jointe.
Il demande par cette lettre au nom du Bureau d'agriculture que M. l'Intendant veuille bien recevoir deux nouveaux élèves pour la Province du Maine, ce qui en ferait huit pour la Généralité et augmenterait la dépense d'environ 7 à 800 Livres par an. C'est pourquoi M. l'Intendant a à décider, parce qu'étant le maître en cette partie, il peut multiplier les élèves si bon lui semble.


Il est certain que le nombre des élèves qui sont entretenus aujourd'hui pour chaque province n'est pas dans la proportiond es besoins respectifs, et que dans le Maine principalement le commerce des bestiaux est la première ressource de la province. On a besoin d'un plus grand nombre de médecins de cette espèce que dans l'Anjou et la Touraine. Dans ce sens (?), la propostion de M. Véron Duverger devrait être favorablement écoutée, et lorsqu'on entretient 2 èlèves pour chacun des deux autres provinces, on devrait en entretenir 4 pour le Maine.


La seule difficulté que j'y trouve, c'est l'augmentation de dépense pour les fonds libres de la capitation, laquelle peut devenir encore plus grande si M. l'Intendant se prête aux pareilles demandes que les Bureaux d'Angers et de Tours ne manqueront pas de lui faire, en s'autorisant de la grâce accordée ua Bureau du Maine.
le 3 décembre 1768.