Photos du document d'origine (6 pages)
l'en-tête est de Compiègne, siège du secrétariat d'état, et la signature est bien de l'écriture du Bertin, Secrétaire d'état de Louis XV en charge, entre autres de l'administration des écoles royales vétérinaires. Ce qui veut dire que celui-ci allait très loin dans les détails de son administration (!)
Transcription (orthographe modernisé)
A Compiègne le 30 juin 1772
Le Sr Ardouin Monnier (?, professeur à l'Ecole Veterinaire d'Alfort que j'ai chargé des dépenses et du recouvrement de la pension des élèves, m'a remis la lettre que vous avez pris la peine de lui écrire, et dans laquelle vous lui marquez que les dépenses qu'occasionne a la province l'instruction des élèves a l'école vétérinaire sont excessives, en toute genre, que vous ne pouvez vous empêcher d'intéresser le zèle de Mr Bourgelat ou celui du Sr Ardouin pour en borner l'étendue; que les mémoires des médicaments fournis au Sr Douté et à d'autres élèves vous fournissent l'occasion de la faire remarquer; que la tisane, de chiendent sans doute, qu'on leur a fourni seroit bien payée à 2 (quelle unité?) la pinte au lieu de 6 qu'on la payée dans les mémoires; qu'on y comprend [2] des bouillons fournis au malade, comme s'ils ne devaient pas être compensés par la nourriture journalière qu'on lui doit: qu'on porte de même en ligne de compte du vin pour 12 L 12 S comme si cette boisson devait entrer dans les aliments de la maladie; vous demandez au Sr Ardouin de régler ces mémoires à leur véritable valeur et qu'alors vous ne ferez aucun difficulté de lui procurer le remboursement.
Vous avez crû, Monsieur, que le Sr Ardouin étoit un entrepreneur de l'hôpital de l'Ecole Vétérinaire et qu'il pouvoit avoir enflé les mémoires que vous luy proposez de réduire: c'est un professeur d'Anatomie, homme sûr, et qu'il m'était nécessaire [3] d'employer pour la partie économique de cet établissement. En ce qui concerne la nourriture des élèves et leur pension, il ne fait qu'ajouter au montant des pensions les mémoires qui lui sont remis par celui des élèves qui est Chef de la pharmacie et celui-ci à pour règle du prix des drogues le tarif des apothicaires de Paris arrêté par la faculté de médecine.
A l'égard du traitement des malades, quoique dans un établissement ou il y a plus de 150 personnes on doive s'attendre à en voir succomber quelques-uns qui meurent de maladies, j'ai cru devoir, depuis une année, ne plus confier aux soins des Professeurs de l'Ecole dont un était bon chirurgien, ni au chirurgien de Charenton, la santé des élèves malades; deux ou tros qui furent enlevés par des fièvres malignes me déterminèrent à appeler un médecin [4]de la faculté de Paris pour traiter les élèves quand ils tombèrent malades; j'étais sur de l'habileté de celui que j'employais et qui, d'ailleurs avait gagné la confiance de l'Ecole par la cure du Sr Chabert directeur qu'il tira des portes de la mort par un traitement ou un traitement mal entrepris l'avait conduit; aussitôt qu'un élève tombe malade on envoie la voiture de l'Ecole chercher le médecin et si la maladie est ... grave il revient tous les jours: ceux des élèves qui ont des maladies chroniques et qui peuvent aller à Paris vont contacter le médecin, dont les heures sont réglées, pour cet objet: les visites et les consultations de ce médecin sont payées par l'école vétérinaire et ne tombent point à la charge des Provinces qui entretiennent les élèves; [5] et dans les comptes qu'on vous a envoyés vous en trouvez un du chirurgien qui a passé des visites, c'étoit qu'il y eut un chirurgien à l'école, et un abus que j'ai reformé.
Dans cet état j'ai demandé au médecin qui a vu le Sr Douté dans sa maladie les éclaircissements qui m'étaient nécessaires relativement aux plaintes que vous avez formées sur les exhorbitances des comptes qu'on vous a (envoyés), il m'a remis un mémoire et son certificat ci-joints. Je pense que l'un et l'autre ne laissent rien à désirer; le fait est que cet élève est venu à l'école d'Alfort dans le plus triste état et que sans l'efficacité des secours qu'on lui a donné il aurait peri: a l'égard du vin dont [6][le Sr Douté a fait usage pendant un mois le Sr Ardouin qui a bien voulu prendre la peine de lui faire acheter, en a retiré dans le temps un reçu qu'il m'a remis et que je vous envoie.
Vous voudrez bien en consequence faire payer au Sr Ardouin le montant de ces mémoires que je vous remets ci-joint à cet effet.
Je suis ... parfaitement votre tres humble et tres obéissant serviteur.
Bertin
l'en-tête est de Compiègne, siège du secrétariat d'état, et la signature est bien de l'écriture du Bertin, Secrétaire d'état de Louis XV en charge, entre autres de l'administration des écoles royales vétérinaires. Ce qui veut dire que celui-ci allait très loin dans les détails de son administration (!)
Transcription (orthographe modernisé)
A Compiègne le 30 juin 1772
Le Sr Ardouin Monnier (?, professeur à l'Ecole Veterinaire d'Alfort que j'ai chargé des dépenses et du recouvrement de la pension des élèves, m'a remis la lettre que vous avez pris la peine de lui écrire, et dans laquelle vous lui marquez que les dépenses qu'occasionne a la province l'instruction des élèves a l'école vétérinaire sont excessives, en toute genre, que vous ne pouvez vous empêcher d'intéresser le zèle de Mr Bourgelat ou celui du Sr Ardouin pour en borner l'étendue; que les mémoires des médicaments fournis au Sr Douté et à d'autres élèves vous fournissent l'occasion de la faire remarquer; que la tisane, de chiendent sans doute, qu'on leur a fourni seroit bien payée à 2 (quelle unité?) la pinte au lieu de 6 qu'on la payée dans les mémoires; qu'on y comprend [2] des bouillons fournis au malade, comme s'ils ne devaient pas être compensés par la nourriture journalière qu'on lui doit: qu'on porte de même en ligne de compte du vin pour 12 L 12 S comme si cette boisson devait entrer dans les aliments de la maladie; vous demandez au Sr Ardouin de régler ces mémoires à leur véritable valeur et qu'alors vous ne ferez aucun difficulté de lui procurer le remboursement.
Vous avez crû, Monsieur, que le Sr Ardouin étoit un entrepreneur de l'hôpital de l'Ecole Vétérinaire et qu'il pouvoit avoir enflé les mémoires que vous luy proposez de réduire: c'est un professeur d'Anatomie, homme sûr, et qu'il m'était nécessaire [3] d'employer pour la partie économique de cet établissement. En ce qui concerne la nourriture des élèves et leur pension, il ne fait qu'ajouter au montant des pensions les mémoires qui lui sont remis par celui des élèves qui est Chef de la pharmacie et celui-ci à pour règle du prix des drogues le tarif des apothicaires de Paris arrêté par la faculté de médecine.
A l'égard du traitement des malades, quoique dans un établissement ou il y a plus de 150 personnes on doive s'attendre à en voir succomber quelques-uns qui meurent de maladies, j'ai cru devoir, depuis une année, ne plus confier aux soins des Professeurs de l'Ecole dont un était bon chirurgien, ni au chirurgien de Charenton, la santé des élèves malades; deux ou tros qui furent enlevés par des fièvres malignes me déterminèrent à appeler un médecin [4]de la faculté de Paris pour traiter les élèves quand ils tombèrent malades; j'étais sur de l'habileté de celui que j'employais et qui, d'ailleurs avait gagné la confiance de l'Ecole par la cure du Sr Chabert directeur qu'il tira des portes de la mort par un traitement ou un traitement mal entrepris l'avait conduit; aussitôt qu'un élève tombe malade on envoie la voiture de l'Ecole chercher le médecin et si la maladie est ... grave il revient tous les jours: ceux des élèves qui ont des maladies chroniques et qui peuvent aller à Paris vont contacter le médecin, dont les heures sont réglées, pour cet objet: les visites et les consultations de ce médecin sont payées par l'école vétérinaire et ne tombent point à la charge des Provinces qui entretiennent les élèves; [5] et dans les comptes qu'on vous a envoyés vous en trouvez un du chirurgien qui a passé des visites, c'étoit qu'il y eut un chirurgien à l'école, et un abus que j'ai reformé.
Dans cet état j'ai demandé au médecin qui a vu le Sr Douté dans sa maladie les éclaircissements qui m'étaient nécessaires relativement aux plaintes que vous avez formées sur les exhorbitances des comptes qu'on vous a (envoyés), il m'a remis un mémoire et son certificat ci-joints. Je pense que l'un et l'autre ne laissent rien à désirer; le fait est que cet élève est venu à l'école d'Alfort dans le plus triste état et que sans l'efficacité des secours qu'on lui a donné il aurait peri: a l'égard du vin dont [6][le Sr Douté a fait usage pendant un mois le Sr Ardouin qui a bien voulu prendre la peine de lui faire acheter, en a retiré dans le temps un reçu qu'il m'a remis et que je vous envoie.
Vous voudrez bien en consequence faire payer au Sr Ardouin le montant de ces mémoires que je vous remets ci-joint à cet effet.
Je suis ... parfaitement votre tres humble et tres obéissant serviteur.
Bertin