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Transcription (orthographe modernisé)
de M. de Villiers ancien médecin des armées du Roi,
Médecin de la faculté de Paris et de l'Ecole Royale vétérinaire d'Alfort
Mémoire Sur les observations concernant les mémoires de dépense pour la maladie du Sr Douté, elève de l'Ecole
du 8 Juillet 1772
Je me souviens encore très positivement du Sr Douté
et de ses indispositions. Je suis bien sûr qu'il a pris tout ce qui est porté sur ses mémoires, et même plus qu'il ne s'y en trouve. Le tout, ou au moins pour la plus grande partie, par mes conseils. Il venait me voir de temps en temps à Paris, et je lui indiquais ce qu'il avait à faire. Je vois par mes régistres que j'ai commencé à le traiter spécialement depuis le 8 août, et l'on trouve le lendemain 9 sur les mémoires de M. Jollet la saignée du pied que je lui avais conseillée pour les hémorroides de vessie. Ce qui précède annonce un commencement de traitement par M. Jollet que le Sr Douté n'a pas trouvé frapper au but, et avec raison. Son traitement principal de ma part a duré jusqu'au commencement de Décembre, et je ne vois pas que cet intervalle soit fourni de Boissons, Bouillons, etc. (?) comme il le devrait être. Je lui ai fait une visite à Alfort le 11 décembre pour une fièvre qui lui a duré une huitaine de jours. Depuis ce temps il lui a fallu divers adoucissants parce qu'il est fort délicat; après cela il n'est pas étonnant qu'il faille un peu de vin pour remettre l'estomac d'un homme qui y a fait passer forcément tant de lavages. Mr l'intendant confond la convalescence avec la maladie et quant à une maladie en règle qui allite, il n'en a eu, que je sache, que pendant 6 jours, je veux parler de la fièvre. Du reste il a joui d'une apparence de santé, pedant laquelle il lui a fallu des aliments et des remèdes. Il me paroitrait singulier d'entendre dire par exemple qu'un homme qui prend un grain d'hypecacuanta (?) tous les matins ne doit point prendre d'autre nourritures; si ce n'est peut être quelques lavements.
On seroit un peu plus fondé en ce qu'on observe sur la tisane que sur le reste, si c'étoit de la tisane de chiendent et de réglisse que le Sr Douté eût prise; mais c'est la tisane de quatre fleurs, et la pinte doit bien en être portée plus haut que celle de chiendent quoique j'estime pourtant qu'elle ne doit pas valoir plus de 4 (sols?) la pinte, prix d'apothicaire de Paris; mais il y a une autre erreur dans le mémoire.On y compte le sirop de guimauve 6 (sols?) l'once, tandis qu'on ne marque celui d'orgeat que 5, ce qui devrait être tout le contraire, toujours selon le prix des apothicaires de Paris. Il est vrai que ce prix paroît considérable pour l'Ecole; mais je sens que si elle ne le tenoit pas sur ce pied-là elle ne s'y retrouveroit pas, parce que tout cela exige du temps et des soins, qu'on ne peut pas porter sur un mémoire, et qui ne laissent pas d'enfler la dépense la dépense d'une maison.
Mais eu égard à la maladie en question, c'est s'arrêter à des minuties. L'indisposition de M. Douté a été de telle nature que personne n'eût entrepris sa cure pour le double ni pour le triple de tous ses mémoires. Du moins je ne connais personne pour le faire et je me souviens de ma part de la peine que j'y ai prise, sans que cela ait paru. Quand un homme est guéri et qu'on ne voit plus de vestiges de maladie, comment croire en effet qu'il ait été malade. sa maladie cependent n'était point un être de raison.
Je n'ai rien trouvé que de modéré dans les deux autres mémoires, qui regardent Mrs Guillois et Hardy.
à Paris signé De Villers, D. m.
Transcription (orthographe modernisé)
de M. de Villiers ancien médecin des armées du Roi,
Médecin de la faculté de Paris et de l'Ecole Royale vétérinaire d'Alfort
Mémoire Sur les observations concernant les mémoires de dépense pour la maladie du Sr Douté, elève de l'Ecole
du 8 Juillet 1772
Je me souviens encore très positivement du Sr Douté
et de ses indispositions. Je suis bien sûr qu'il a pris tout ce qui est porté sur ses mémoires, et même plus qu'il ne s'y en trouve. Le tout, ou au moins pour la plus grande partie, par mes conseils. Il venait me voir de temps en temps à Paris, et je lui indiquais ce qu'il avait à faire. Je vois par mes régistres que j'ai commencé à le traiter spécialement depuis le 8 août, et l'on trouve le lendemain 9 sur les mémoires de M. Jollet la saignée du pied que je lui avais conseillée pour les hémorroides de vessie. Ce qui précède annonce un commencement de traitement par M. Jollet que le Sr Douté n'a pas trouvé frapper au but, et avec raison. Son traitement principal de ma part a duré jusqu'au commencement de Décembre, et je ne vois pas que cet intervalle soit fourni de Boissons, Bouillons, etc. (?) comme il le devrait être. Je lui ai fait une visite à Alfort le 11 décembre pour une fièvre qui lui a duré une huitaine de jours. Depuis ce temps il lui a fallu divers adoucissants parce qu'il est fort délicat; après cela il n'est pas étonnant qu'il faille un peu de vin pour remettre l'estomac d'un homme qui y a fait passer forcément tant de lavages. Mr l'intendant confond la convalescence avec la maladie et quant à une maladie en règle qui allite, il n'en a eu, que je sache, que pendant 6 jours, je veux parler de la fièvre. Du reste il a joui d'une apparence de santé, pedant laquelle il lui a fallu des aliments et des remèdes. Il me paroitrait singulier d'entendre dire par exemple qu'un homme qui prend un grain d'hypecacuanta (?) tous les matins ne doit point prendre d'autre nourritures; si ce n'est peut être quelques lavements.
On seroit un peu plus fondé en ce qu'on observe sur la tisane que sur le reste, si c'étoit de la tisane de chiendent et de réglisse que le Sr Douté eût prise; mais c'est la tisane de quatre fleurs, et la pinte doit bien en être portée plus haut que celle de chiendent quoique j'estime pourtant qu'elle ne doit pas valoir plus de 4 (sols?) la pinte, prix d'apothicaire de Paris; mais il y a une autre erreur dans le mémoire.On y compte le sirop de guimauve 6 (sols?) l'once, tandis qu'on ne marque celui d'orgeat que 5, ce qui devrait être tout le contraire, toujours selon le prix des apothicaires de Paris. Il est vrai que ce prix paroît considérable pour l'Ecole; mais je sens que si elle ne le tenoit pas sur ce pied-là elle ne s'y retrouveroit pas, parce que tout cela exige du temps et des soins, qu'on ne peut pas porter sur un mémoire, et qui ne laissent pas d'enfler la dépense la dépense d'une maison.
Mais eu égard à la maladie en question, c'est s'arrêter à des minuties. L'indisposition de M. Douté a été de telle nature que personne n'eût entrepris sa cure pour le double ni pour le triple de tous ses mémoires. Du moins je ne connais personne pour le faire et je me souviens de ma part de la peine que j'y ai prise, sans que cela ait paru. Quand un homme est guéri et qu'on ne voit plus de vestiges de maladie, comment croire en effet qu'il ait été malade. sa maladie cependent n'était point un être de raison.
Je n'ai rien trouvé que de modéré dans les deux autres mémoires, qui regardent Mrs Guillois et Hardy.
à Paris signé De Villers, D. m.