UN MANUSCRIT INÉDIT DE CLAUDE BOURGELAT DE 1777 DANS LE CADRE DE LA LUTTE CONTRE LES MALADIES CONTAGIEUSES DU BÉTAIL
mis à jour le 08/11/19
https://blog.xn--archsantanimcomp-iqb.com/2019/11/un-manuscrit-inedit-de-claude-bourgelat.html
Thème: Un manuscrit inédit de Claude Bourgelat.
Présentation de l’étude en cours
Les Archives d’Indre-et-Loire détiennent un important manuscrit de 44 pages intitulé : Projet d’un Arrêt du Conseil d’État du Roy relativement aux maladies contagieuses des Bêtes à Cornes. Ce document est associé à une correspondance datant de juin et juillet 1777 entre son auteur, Claude Bourgelat (1712-1779), fondateur et inspecteur général des écoles royales vétérinaires, et François Du Cluzel, alors intendant de la Généralité de Tours. Le projet comprend 34 articles réglementaires, ainsi que 25 abondantes notes justificatives. Il aborde de manière exhaustive tous les aspects de police sanitaire, tels qu’on pourrait encore les formuler à l’heure actuelle, et il émane de l’une des plus grandes autorités du moment dans le domaine de la santé animale. C’est donc une pièce de première importance dans l’histoire de la lutte contre les maladies contagieuses épidémiques animales à la fin du XVIIIe, et tout particulièrement contre la peste bovine, maladie qui infligea, durant tout ce siècle, de terribles pertes à l’élevage bovin européen, et français notamment.
Curieusement, ce projet n’a été cité dans aucune des nombreuses études historiques consacrées tant à Bourgelat qu’à la peste bovine en France pendant les XVIIIe et XIXe siècles. Il ne s’est concrétisé dans aucun des textes officiels régissant la police sanitaire des maladies contagieuses animales à cette époque. Pourtant la comparaison des mesures préconisées dans ce texte avec celles incluses dans la législation sanitaire officielle de la deuxième moitié du XVIIIe montrent à l’évidence qu’il représentait une avancée significative. Les sources bibliographiques et des échanges épistolaires inédits de 1776 entre Bourgelat et le grand médecin suisse Albrecht von Haller (1708-1777) montrent que Bourgelat s’était converti récemment à la mesure radicale qu’il préconise dans son projet, à savoir l’abattage systématique et précoce des animaux tant malades que contaminés.
L’absence de mention de ce projet dans d’autres archives que celles d’Indre-et-Loire est étonnante également car, ainsi qu’il apparaît dans l’échange épistolaire accompagnant le projet, Bourgelat recherchait activement le soutien de l’intendant Du Cluzel auprès du Ministère pour le faire agréer. Il était donc probable que d’autres intendants et personnes influentes avaient reçu à la même époque une copie de ce texte. C’est ce que nous avons pu confirmer en examinant les archives de la Société Royale de Médecine (SRM), fondée et dirigée par cette autre autorité de l'époque en matière de lutte contre les épizooties: le médecin Félix Vicq d’Azyr (1748-1794). Ces archives détiennent en effet une copie du projet de Bourgelat et d’éloquents commentaires de ce projet par les médecins Louis Vitet (1736-1809), et Jean-Jacques Paulet (1740-1826), auteurs d’ouvrages de référence sur les maladies animales.
Ces critiques sont sans ménagement : elles expliquent sans doute l’enterrement du texte et l’absence de soutien auprès du Ministère. Elles indiquent en outre qu’au-delà de la pertinence et de l'objectivité des commentaires, très discutables sur certains points, les relations entre Bourgelat et la SRM étaient conflictuelles. Des considérations extérieures permettent d’expliquer les sources de ce conflit, notamment le rôle respectif des médecins et des vétérinaires dans la récente lutte contre la peste bovine dans le Sud-Ouest de la France (1774-1776) et la personnalité difficile de Bourgelat, notamment à la fin de sa vie.
A- transcription de l'ensemble des sources primaires étudiées (en lien dans la publication)
https://blog.xn--archsantanimcomp-iqb.com/2019/11/un-manuscrit-inedit-de-claude-bourgelat.html
Thème: Un manuscrit inédit de Claude Bourgelat.
Présentation de l’étude en cours
Les Archives d’Indre-et-Loire détiennent un important manuscrit de 44 pages intitulé : Projet d’un Arrêt du Conseil d’État du Roy relativement aux maladies contagieuses des Bêtes à Cornes. Ce document est associé à une correspondance datant de juin et juillet 1777 entre son auteur, Claude Bourgelat (1712-1779), fondateur et inspecteur général des écoles royales vétérinaires, et François Du Cluzel, alors intendant de la Généralité de Tours. Le projet comprend 34 articles réglementaires, ainsi que 25 abondantes notes justificatives. Il aborde de manière exhaustive tous les aspects de police sanitaire, tels qu’on pourrait encore les formuler à l’heure actuelle, et il émane de l’une des plus grandes autorités du moment dans le domaine de la santé animale. C’est donc une pièce de première importance dans l’histoire de la lutte contre les maladies contagieuses épidémiques animales à la fin du XVIIIe, et tout particulièrement contre la peste bovine, maladie qui infligea, durant tout ce siècle, de terribles pertes à l’élevage bovin européen, et français notamment.
Curieusement, ce projet n’a été cité dans aucune des nombreuses études historiques consacrées tant à Bourgelat qu’à la peste bovine en France pendant les XVIIIe et XIXe siècles. Il ne s’est concrétisé dans aucun des textes officiels régissant la police sanitaire des maladies contagieuses animales à cette époque. Pourtant la comparaison des mesures préconisées dans ce texte avec celles incluses dans la législation sanitaire officielle de la deuxième moitié du XVIIIe montrent à l’évidence qu’il représentait une avancée significative. Les sources bibliographiques et des échanges épistolaires inédits de 1776 entre Bourgelat et le grand médecin suisse Albrecht von Haller (1708-1777) montrent que Bourgelat s’était converti récemment à la mesure radicale qu’il préconise dans son projet, à savoir l’abattage systématique et précoce des animaux tant malades que contaminés.
L’absence de mention de ce projet dans d’autres archives que celles d’Indre-et-Loire est étonnante également car, ainsi qu’il apparaît dans l’échange épistolaire accompagnant le projet, Bourgelat recherchait activement le soutien de l’intendant Du Cluzel auprès du Ministère pour le faire agréer. Il était donc probable que d’autres intendants et personnes influentes avaient reçu à la même époque une copie de ce texte. C’est ce que nous avons pu confirmer en examinant les archives de la Société Royale de Médecine (SRM), fondée et dirigée par cette autre autorité de l'époque en matière de lutte contre les épizooties: le médecin Félix Vicq d’Azyr (1748-1794). Ces archives détiennent en effet une copie du projet de Bourgelat et d’éloquents commentaires de ce projet par les médecins Louis Vitet (1736-1809), et Jean-Jacques Paulet (1740-1826), auteurs d’ouvrages de référence sur les maladies animales.
Ces critiques sont sans ménagement : elles expliquent sans doute l’enterrement du texte et l’absence de soutien auprès du Ministère. Elles indiquent en outre qu’au-delà de la pertinence et de l'objectivité des commentaires, très discutables sur certains points, les relations entre Bourgelat et la SRM étaient conflictuelles. Des considérations extérieures permettent d’expliquer les sources de ce conflit, notamment le rôle respectif des médecins et des vétérinaires dans la récente lutte contre la peste bovine dans le Sud-Ouest de la France (1774-1776) et la personnalité difficile de Bourgelat, notamment à la fin de sa vie.
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Étapes de l'étude (mis à jour le 08/11/19)
A- transcription de l'ensemble des sources primaires étudiées (en lien dans la publication)
- le projet inédit d'arrêt du conseil d'état de Bourgelat (début 1777) ;
- la correspondance entre Bourgelat et l'intendance de Tours (juin-juillet 1777) ;
- les commentaires des correspondants et des commissaires de la Société Royale de Médecine (mars-avril 1777);
- la correspondance de 1776 entre Bourgelat et le médecin suisse Albrecht von Haller au sujet des maladies contagieuses du bétail.
- Analyse du projet Bourgelat. Datation et contexte.
- Comparaison avec les textes réglementaires publiées dans la seconde moitié du XVIIIè.
- Évolution des conceptions sur les méthodes de lutte et la police sanitaire au XVIIIè.
- Critiques du projet Bourgelat par les correspondants et les commissaires de la Société Royale de Médecine.
- Eléments de contexte complémentaires: rôle respectif des médecins et des vétérinaires dans la lutte contre les épizooties; personnalité de Bourgelat.
- Les acteurs de la lutte contre les épizooties au XVIIIe à partir de l'étude de l'épizootie de peste bovine du Sud-Ouest (1774-1777) à partir de l'ouvrage de Pierre Foncin (1887): Essai sur le ministère Turgot.
Mis à jour le 08/11/19