ANNEXE 4 : ÉLOGE DE BLANCHARD PAR UN CONFRÈRE COLOMBIEN

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Lettre signée d’un certain Emefe, de nationalité colombienne, reproduite fort complaisamment dans la rubrique Informations des Archives de parasitologie en 1906, Vol. X, p. 110. Rappelons que ce périodique est dirigé par Blanchard. Traduction de l’espagnol.

« Impressions d'un Médecin colombien voyageant en Europe. — On lit dans El Porvenir de Carthagène, numéro du 11 décembre 1904 :

« Quant aux écoles, il me suffira de dire que SAMBON, MANSON et Ronald Ross sont en charge des écoles de [Londres et] Liverpool, qui pour leurs travaux étonnants sur le paludisme méritaient le prix Nobel, de Suède. Mais cette mention m'oblige aussi à vous dire qu'à la tête de celle de Paris se trouvent WURTZ, CHANTEMESSE, JEANSELME, LE DENTU, GAUCHER et d'autres princes de la science française, parmi lesquels se détache, en figure culminante, le fondateur de l’Institut, le Professeur BLANCHARD. »

« BLANCHARD mérite une mention particulière. Il y a déjà des hommes sages et éminents que j'ai eu la chance de voir dans ma vie, mais je n'en ai jamais vu un comme BLANCHARD qui sache exposer ce qu'il sait avec autant de précision et d'élégance. C'est un sage et un rhéteur : sa mémoire est une archive ; chez lui le mot et l'idée sont à l'unisson comme les notes d'un accord, leur manière est un don de Dieu et non une faculté acquise. Je t'ai entendu l'autre jour. Le professeur SAMBON était venu d'Angleterre pour visiter la classe du professeur français. Quoi de plus stimulant ! Ce que j’en dis n'est pas un conte. Deux heures de suite à parler avec un intérêt toujours croissant des sporozoaires et des coccidies, c'est quelque chose que lui seul peut faire. Extraire du fond de la nature ces particules microscopiques de vie, faire leur description anatomique, enregistrer leur évolution et leur développement, marquer leur action pathogène chez l'homme, c'est faire de l'infiniment petit l'infiniment grand.

« A cet homme citant les dates, accumulant les dates et projetant la lumière de son intelligence à travers le tissu de la nature pour en extraire ses secrets, m'a évoqué le souvenir d'ABELARD dans la célèbre discussion de la Sorbonne. Sa conférence rare et extraordinaire était une merveille qui méritait bien les trois rappels d’applaudissements par lesquels, transportés d'enthousiasme, les étudiants ont clôturé l'évènement. »

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