Le programme d'étude des trois prochaines années devrait être consacré à la santé animale au XVIIIe.
1. GESTION DE LA SANTÉ ANIMALE PAR L'INTENDANT DE TOURS AU XVIIIe SIÈCLE.
Il s'agit du 3è volet de mon étude sur les pièces originales des Archives départementales de Touraine.
Deux contributions ont été déjà publiées. Elles sont consacrées respectivement à Gilles Douté, premier vétérinaire de Touraine (Bulletin de la Société Française d'Histoire de médecine et sciences vétérinaires, 2021, n°20, pp 27-50) et à un Projet d'arrêt de Bourgelat sur la lutte contre la peste bovine. (Bulletin de la Société Française d'Histoire de médecine et sciences vétérinaires, 2020, n°19, pp 27-55)
Ces deux premiers essais n'ont mobilisé qu'une partie des archives des liasses C-358 et C-359 des archives de Touraine consacrées à la santé animale dans l'intendance de Tours dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle (près de 300 pièces). Vue la grande richesse de ces archives, une étude d'ensemble me semble pertinente en vue de dégager la chronologie générale, le type de questions qu'avait à traiter l'intendant et quels étaient alors ses principaux interlocuteurs. Il s'agit donc d'une étude organique sur la gestion d'un domaine spécifique relevant de l'intendant, l'exemple de Tours pouvant probablement s'appliquer à d'autres intendances.
2. SAVOIRS VÉTÉRINAIRES A LA FIN DU XVIIIe SIÈCLE.
Exploration des savoirs vétérinaires maîtrisés par les nouveaux vétérinaires tels qu'ils s'expriment dans leurs rapports d'intervention sur le terrain. Il s'agit d'une étude de fond sur manuscrits faisant appel à l'analyse des données textuelles sur des corpus historiques. Je parle d'exploration car les objectifs précis et les limites assignables à une telle étude (notamment en terme de corpus de textes à étudier) ne sont pas encore clairs. Je partirai en tout cas de deux types de corpus:
- d'une part les (nombreux) rapports d'intervention manuscrits des premiers vétérinaires de la Généralité de Tours, rapports manuscrits sensés refléter un savoir fraîchement acquis et, par conséquent, peut-être pas encore maîtrisé ni fixé. Extension possible aux rapports vétérinaires de la Société Royale de Médecine.
- d'autre part d'un ou deux traités de référence imprimés en santé animale de l'époque qui permettrait d'appréhender ce qu'on pourrait appeler le savoir consacré. Je pense notamment aux 6 volumes du Chabert, Flandrin, Huzard: Instructions et observations sur les maladies des animaux domestiques, édités de 1790 à 1794.
G. Barroux : Philosophie, maladie et médecine au XVIIIe siècle. Paris, Honoré Champion, 2008, 456 p.
J.P Peter ; Une enquête de la Société Royale de Médecine (1774-1794) : Malades et maladies à la fin du XVIIIe siècle. Annales Économies, sociétés, civilisations. 22ᵉ année, N. 4, 1967. pp. 711-751.
Cette dernière publication illustre une tentative audacieuse de chercheurs de l'EHESS à la fin des années 1960 pour étudier les savoirs médicaux à la fin du XVIIIe à partir d'une analyse textuelle des publications de la Société Royale de Médecine. C'était audacieux car les moyens statistiques d'analyse textuelle étaient très pauvres par rapport à l'heure actuelle.